L’essor des robots pour les cultures : Une révolution se prépare dans les champs normands
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Depuis quelques années, l'agriculture française a été le témoin de l'émergence progressive des robots, notamment dans le secteur de l'élevage laitier. Les robots de traite, apparus dans les années 90, ont rapidement gagné en popularité, comptant aujourd'hui 18000 machines en France. En revanche, l'intégration de la robotique dans les productions végétales connaît un cheminement plus lent.
Cette évolution tardive s’explique en grande partie par la complexité de l’environnement instable des champs, soumis à des réglementations plus strictes.
Les robots pour les grandes cultures arrivent
Dès 2010, plusieurs constructeurs, surtout des start-up, ont progressivement proposé leurs produits. Toutes productions confondues, le marché s’est considérablement étoffé au fil des années. De 5 modèles disponibles en 2018, on estime 25 modèles de robots différents disponibles aujourd’hui à l’achat en France. Ce sont encore bien souvent des robots orientés maraîchage sur des surfaces restreintes et aussi viticulture mais plus uniquement. À présent, des modèles adaptés aux cultures de plein champ sont prêts.
Les cuma normandes se préparent
Actuellement, ces robots sont généralement disponibles en tant que solutions individuelles. Compte tenu de l’investissement substantiel requis, les cuma ont certainement un rôle à jouer quant à la diffusion de cette technologie. En Normandie, les administrateurs de la commission machinisme de la fédération des cuma, souhaitent se préparer à l’arrivée des robots aux champs. Pour concrétiser cela, un travail collaboratif impliquant différents partenaires a démarré en début d’année avec le soutien de l’Europe et de la région.
Ce projet porté par les cuma est conduit, en lien avec les organisations de producteurs légumiers (SILEBAN) et l’enseignement supérieur (Unilasalle). Au cours de nos premiers échanges nous avons aussi pu bénéficier de l’expertise de Roland Lenain, directeur de recherche et responsable de l’équipe Robotique d’INRAE. Nos échanges bénéficient également de retours d’expérience via nos collègues des fédérations de cuma des Hauts-de-France et d’Occitanie.
Partages d’expériences avec le robot FarmDroïd, semis et désherbage
Au-delà du partage d’expériences et de connaissances entre les partenaires normands, il s’agit à présent de définir conjointement les problématiques terrain. Des rencontres avec cinq cuma sont organisées en novembre-décembre 2023.
Des robots en expérimentation sur le terrain
A moyen terme, en 2024-2025, il s’agira de déployer de systèmes robotisés en conditions réelles, sur le terrain. Une pré-sélection des robots est déjà établie mais elle est loin d’être figée compte tenu des évolutions rapides de la filière. On voit aussi apparaitre de nombreux kits pour “robotiser un tracteur » (https://www.entraid.com/articles/des-kits-pour-rendre-le-tracteur-autonome-sabanto-kubota-gpx-solutions-fendt, https://www.entraid.com/articles/tracteur-autonome-claas-xerion-12590-terratrac)
Ces suivis expérimentaux se feront bien évidemment en collaboration avec les cuma et devront permettre de trouver des réponses à de nombreuses questions.
En voici déjà quelques unes auxquelles nous tacherons de répondre en priorité :
- Comment dimensionner son parc de robots ? Quelles cultures ?
- Robot polyvalent / robot spécialisé ?
- Possibilité de travailler avec des outils existants ?
- Quel niveau de technicité faut-il pour maîtriser un robot ?
- Quelle rentabilité : ciblage prioritaire sur les productions à forte valeur ajoutée ?
- L’organisation logistique des chantiers doit-elle être révisée ?
- Niveau de sécurité requis (vitesse de travail réduite, personnel au champ…)
- Clarification des responsabilités (Constructeur/fournisseur/utilisateur)
- Fiabilité du matériel (milieu agricole = conditions difficiles) disponibilité SAV
- Autonomie énergétique
Comment investir dans un robot agricole ?
Ce projet est co-financé par l’Union européenne et la Région Normandie
