Baptiste Leclerc entraîne sa cuma vers les techniques sans labour
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Un petit groupe de la cuma s’est constitué en 2020 pour travailler sur les couverts.
Depuis 2015, Baptiste a un œil sur les cultures de la ferme. Dès le départ il a décidé de travailler les couverts végétaux : entre 50 € et 70€/ha.

Baptiste et Elodie Leclerc sont installés dans la commune de Feugères en veaux de boucherie et cultures.
Baptiste a d’abord été salarié de la cuma de la Vallée de la Taute puis de la cuma de L’Aubignaise sur la désileuse avant de rejoindre Elodie sur la ferme en 2018. Aujourd’hui, Elodie s’occupe de l’activité veaux tandis que Baptiste gère les cultures.
Le GAEC adhère aux cuma de Carville et de L’Aubignaise : tout le matériel est en cuma. Baptiste est responsable matériel pour les deux cuma.
L’arrêt du labour, par contrainte et par conviction
Depuis 2015, Baptiste a un œil sur les cultures de la ferme. Dès le départ il a décidé de travailler les couverts végétaux : entre 50 € et 70 €/ha.
Face aux problématiques de ruissellement et aussi par conviction, l’arrêt du labour s’est fait progressivement sur la ferme.
Avec un apport de lisier régulier, il n’a pas subi de baisse de rendement brutal. Son objectif aujourd’hui est de travailler en techniques sans labour, dans un premier temps sans perte de rendement. Sa vision long terme est même d’aller vers de meilleurs rendements.
Un groupe pour travailler sur les techniques sans labour

Un petit groupe de la cuma s’est constitué en 2020 pour travailler sur les couverts. Dans un premier temps, le groupe a été accompagné par la fédération des cuma à travers des formations vivea. Aujourd’hui, la cuma est labellisée GIEE. Cela lui permet de financer un accompagnement mixte machinisme/agronomie par la fédération des cuma et la Chambre d’Agriculture.
Au programme : des visites, des essais dans les fermes et des plateformes d’essais.
Baptiste a toujours fait beaucoup d’essais chez lui. Le travail en groupe permet de mutualiser les risques. Il espère également que la force du groupe permettra à chacun de sauter le pas et d’arrêter le labour.
Un investissement sur la cuma
Une opportunité de financement a permis au groupe de passer le cap de l’investissement en 2022 dans un semoir TCS vaderstad Rapid 6 m, pour 130 000€. Le semoir fait entre 450 ha et 500 ha par an chez 9 adhérents. La plupart l’utilisent en prestation complète.
Le semoir est utilisé pour semer principalement des couverts et des céréales. Des essais sont en cours au GAEC des Marettes voisin avec un semis de maïs en plein : un gros gain de temps pour ce matériel qui travaille entre 3 et 5 ha/ heure. Mais cela demande à avoir des pièces propres, et notamment sans le ray grass résistant qui commence à envahir le secteur.

Des essais encourageants cette année
Le maïs a été semé le 11 mai et récolté le 30 septembre, à 100 000 grains/ha sur une des parcelles d’essai et à 105 000 sur l’autre. Jean-François Laurent du GAEC des Marettes était aux commandes des essais.
Avant le semis, il y a eu un passage de canadien et un passage de rouleau. Ce dernier s’est avéré nécessaire cette année parce que la parcelle a trop séché en attendant la disponibilité du tracteur forte puissance de la cuma pour le semis.
Jean-François n’a pas roulé après semis parce que de l’eau était annoncée. Il reconnaît là une erreur :
» Il y a eu un manque de contact graine/sol, ça a créé une hétérogénéité dans la germination ; certains plans étaient à 5 feuilles quand les autres commençaient tout juste à germer. La parcelle s’est salie plus facilement à cet endroit. «
Le reste de l’itinéraire est classique. A la récolte, pas d’impact du salissement. Le rendement est au rendez-vous, sans différence significative entre les deux pièces. Un point à souligner : dans l’ensemble il y a plus de grains parce que les plans sont plus espacés, ils ont plus de lumière.
Marlène Langliné, article d’infocuma